LES CAVALIERS DU BURKINA FASO
Si vous venez au Burkina Faso, il n’est pas rare de rencontrer un cavalier arpentant les rues. Le cheval, emblème du pays, a une relation très étroite avec les burkinabè.
Ce lien est né de l’épopée légendaire de la princesse Yennenga et d’un prince Malinké en exil. Yennenga signifie “la mince, l’élancée”, elle est la fondatrice du royaume Moogo rassemblant les peuples Mossis dans l’actuel Burkina Faso. Elle est la fille du roi Nedega, roi autoritaire et juste qui régnait sur les peuples Dagomb. La princesse était passionnée par les chevaux, mais désespérait de ne pas pouvoir monter comme le faisaient les hommes.
Rebelle et téméraire, elle convainc son père de lui donner l’autorisation de chevaucher à ses côtés et devint une guerrière féroce. Suite à un conflit avec son père, ce dernier la jetta en prison, cependant la princesse parvint à s’évader et s’enfuit sur sa monture favorite, un étalon blanc. Lors de sa fuite, elle rencontra le prince Malinké, dont elle tomba éperdument amoureuse. De leur union naquit le prince Ouedraogo qui signifie “étalon” ou “cheval mâle”.
De nos jours, le nom de famille « Ouedraogo » est l’un des plus courants au Burkina Faso. Le cheval blanc sur lequel s’est échappée la princesse est devenu l’emblème national du pays.
Cette légende, transmise exclusivement par la tradition orale Mossi, a maintenu une passion généralisée pour les chevaux et leur rôle sacré dans le pays. Il y a également eu une prestigieuse cavalerie à l’époque médiévale, qui a disparu avec le colonialisme. Depuis, cette tradition a laissé un héritage culturel fort et une réelle passion pour les chevaux à travers tout le pays.
La tradition équestre a connu une résurgence, de manière plus marginale et urbaine. Elle se développe parallèlement à l’ancienne tradition équestre du Burkina Faso, en y apportant un renouveau et une jeunesse fière de ses origines.
Dans le pays, ce ne sont que quelques familles aisées qui possèdent des chevaux en ville, les jeunes cavaliers se déplacent dans les rues et se mêlent à la circulation frénétique de la capitale. Se donnant rendez-vous devant un bar ou une boite de nuit, ils se retrouvent à des cérémonies ou des spectacles. Ils permettent à tous de se remémorer le culte équestre de la noblesse et de la beauté. Il est courant également de croiser des chevaux se promenant en liberté, ils s’arrêtent parfois devant les maisons simplement pour paître, ils sont les rois de la ville.